Le Territoire
Le territoire de ponte peut selon les cas être superposé au territoire alimentaire mais il en est parfois tout à fait différent. En effet, pour attirer le plus grand nombre possible de femelles, les mâles des espèces polygames de pleine eau ou des zones sableuses se doivent d'être parfaitement repérables dans le biotope. Ils construisent donc des structures de sable en forme de château ou de cônes, parfois même situées loin au-dessus du sol sableux au sommet des rochers, comme pour les Cyathopharynx du Lac Tanganyika dont les femelles vivent dans la couche superficielle d'eau, à plusieurs mètres au dessus du fond. D'autres, comme les Lethrinops et Copadichromis du Lac Malawi, ou les Enantiopus et Xenotilapia polygames du lac Tanganyika, se regroupent dans des arènes de ponte immenses où plusieurs centaines de mâles cohabitent, chacun essayant de construire le plus beau nid au meilleur endroit potentiel. Les femelles choisissent les mâles les plus colorés, mais aussi ceux qui sont capables de défendre les meilleurs sites. on appelle ce mode de reproduction aussi connu chez de nombreuses espèces d'oiseaux marins le " Lek Breeding ".Souvent l'effet de masse de ces arènes de reproduction est assez saisissant, d'autant plus que de nombreuses espèces peuvent s'y mélanger. Il est alors intéressant de remarquer que chaque espèce fabrique un nid de forme différente, destiné à permettre un bon repérage par les femelles. C'est ainsi que dans les bies sableuses du lac Malawi, il est possible de rencontrer en saison de reproduction des arènes de plusieurs centaines de mètres carrés, où cohabitent des lethrinops, des Aulonocara Sabulicoles, des Otopharynx, des Copadichromis et des Nyassachromis, avec des nieds de toutes formes et des poissons de toutes couleurs.
Les espèces pétricoles, elles, défendent en général un territoire de ponte qui englobe leur territoire alimentaire, le centrant sur une cavité destinée à abriter le frai, comme dans le cas des M'bunas territoriaux du Lac Malawi et des Tropheus et Petrotilapia du Lac Tanganyika.
Chez les espèces les plus agressives, il y a ainsi formation d'un " jardin d'algues " puisque les algues ne sont pas broutées par les poissons d'autres espèces qui sont chassés par le mâle territorial. Ces " Jardin d'algues" véritables tâches vertes très repérables au milieu des rochers permettent aux femelles de repérer le territoire des mâles.
Certaines espèces, par contre, ne sont pas du tout territoriales et la reproduction a lieu lorsqu'un mâle rencontre au hasard de ses déplacements une femelle gravide, comme pour les Melanochromis et Labidochromis du Lac Malawi, qui ne creusent même pas de nid.
Enfin certaines espèces sont plus ou moins affranchies du substrat,et défendent des territoires de ponte tridimensionnels en pleine eau. tout le processus de ponte a lieu en eau libre, comme copadichromis chrysonotus du lac Malawi et les Cyprichromis du Lac Tanganyika qui forment d'immenses bancs de reproduction le long des falaises submergées.
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